Sa naissance :
Il est né à 'Unayza, une des villes de la province al Qasîm en 1347 de l'Hégire le 27 du mois de Ramadan, au sein d'une famille connue pour son attachement à la religion et sa rectitude. Il s'est marié avec une seule femme qui a donné naissance à huit enfants ; cinq garçons et trois filles.
Son cursus :
Le shaykh al 'Uthaymîn -qu'Allah lui fasse miséricorde- avait suivi la voie des pieux prédécesseurs dans la recherche du savoir. Il a commencé à apprendre le Coran par cœur dès son jeune âge. Ce fut son grand-père maternel le shaykh 'Abd ar-Rahmân b. Sulaymân âl Dâmigh -qu'Allah lui fasse miséricorde- qui le lui a appris. Ensuite il a assisté avec assiduité aux cours dispensés par le shaykh exégète 'Abd ar-Rahmân b. Nâsir as-Sa'dî -qu'Allah lui fasse miséricorde- qui fut vraiment son premier maître. Il a étudié chez lui la théologie dogmatique, l'exégèse, la science du Hadîth, la jurisprudence, etc. Il a profité de son savoir pendant onze ans et il était un de ses meilleurs élèves.
Au cours de ses études académiques à Riad, il a étudié le sahîh d'al-Bukhârî chez le shaykh 'Abd al-'Azîz b. Bâz, ainsi que certains épîtres du shaykh de l'Islam Ibn Taymiyya et certains ouvrages de jurisprudence.
Quand le shaykh 'Abd ar-Rahmân as-Sa'dî est mort, le shaykh al-'Uthaymîn fut chargé de l'imama de la grande mosquée d''Unayza et de l'enseignement dans la bibliothèque nationale de la même ville, en plus de l'enseignement dans l'institut scientifique. Ensuite, il a enseigné les fondements de la religion aux deux facultés de la charia, qui sont des annexes de l'université islamique << L'imâm Muhammad b. Sa'ûd >> qui se trouve à al-Qasîm, en plus de sa fonction de membre du comité des grands savants du Royaume de l'Arabie Saoudite, fonction qu'il a exercée jusqu'à sa mort.
Parmi ses maîtres, on distingue aussi : le shaykh Muhammad al-Amîn b. al-Mukhtâr ash-Shanqîtî, le shaykh 'Alî b. Muhammad as-Sâlhî, le shaykh Muhammad b. 'Abd al 'Azîz al Mutawwi'.
Son comportement avec ses élèves :
Il s'occupait énormément de ses élèves. De tous les coins du monde, les chercheurs du savoir affluaient vers lui, parce qu'il est enraciné dans le savoir religieux. Il dispose d'une pédagogie efficace et il est très affectueux à l'égard de ses élèves, comme s'ils étaient ses propres enfants. Il était tellement soucieux des problèmes que rencontraient ses étudiants, qu'il leur avait réservé une grande résidence où ils pouvaient loger et une bibliothèque riche en ouvrages et en manuscrits anciens -makhtûtât-. Il suivait aussi leur niveau scolaire et signait des fois leur rapport mensuel à la place de leur tuteur.
Il conseillait souvent à ses étudiants d'obéir au Chef de l'Etat dans ce qu'il obéissait à ALLAH, de l'aimer et d'invoquer ALLAH en sa faveur. Il s'en remettait toujours sa foi en ALLAH, il observait strictement les injonctions de l'Islam et il ordonnait le convenable et empêchait le blâmable.
Ses vertus :
Il offrait une image vivante du savant et de l'adorateur qui se conformait aux vertus dont s'était paré le Prophète (SAWS) et qui traduisaient dans la réalité ce qu'il y avait dans le Coran. Il était connu pour sa clémence, sa longanimité et sa sérénité. Les gens se réunissaient autour de lui là où ils le trouvaient, l'accablant de questions et de requêtes, et il écoutait attentivement chacun d'eux, au point que le demandeur pensait qu'il avait eu droit à une bienveillance et une attention particulières. Il faisait beaucoup d'effort sur son âme et l'habituait à supporter les gens
et à contenir son ressentiment, prenant comme exemple le guide de l'humanité Muhammad (SAWS).
L'école dont il a adopté les enseignements :
Il suivait tout le temps les preuves scripturaires -dalîl-. Ceci peut être facilement constaté dans son explication de l'ouvrage de jurisprudence << zâd al-mustaqna' >>, quoique la majorité des thèses qu'il avait fait prévaloir concordaient avec celles adoptées par le shaykh de l'Islam Ibn Taymiyya et son élève [Ibn al-Qayyim], mais des fois il n'était pas d'accord entre eux quand il disposait d'arguments qui réfutaient les leurs. Il avait l'habitude de dire une parole qui valait de l'or : << Avant d'adopter un avis, cherche d'abord les arguments qui l'appuient. Quant à adopter dès le départ un avis et s'efforcer ensuite de trouver les arguments de son bien-fondé, c'est vraiment de l'égarement >>.
Sa pédagogie :
Il insistait souvent sur l'apprentissage des textes de base -mutûn-. Il recommandait à ses étudiants de les apprendre par cœur et il les mettait à l'épreuve à chaque leçon. Il déployait ses facultés intellectuelles dans l'exégèse, la vérification des questions jurisprudentielles et exposait la thèse la plus solide d'entre celles des savants, tout en se dépouillant de la passion. En même temps il écoutait attentivement les remarques de ses élèves et leurs objections.
Au cours de ses explications, il aimait dialoguer et émettait des hypothèses qu'il démontrait par la suite après avoir entendu les réponses de ses étudiants.
Prix du Roi Faysal :
En 1414 de l'Hégire, le jury chargé d'offrir le prix mondial du Roi Faysal a décidé de le récompenser pour les services qu'il a rendus pour la cause de l'Islam et des musulmans.
Sa dernière maladie :
Il fut atteint du cancer du colon. Devant l'insistance des représentants de l'autorité du Royaume, le shaykh partit aux Etats Unis dans un avion spécialement réservé par son altesse royal, pour établir un diagnostic. Ces proches racontèrent que quand l'équipe médicale américaine lui avait proposé le traitement aux rayons et lui avait expliqué que cela causerait la chute des cheveux, il leur demanda : << Est-ce que les poils de ma barbe tomberont eux aussi ? >> Ils répondirent : << Oui >> Il dit alors : << Non, je ne désire pas rencontrer mon Seigneur sans barbe >> Il retourna au Royaume et fut introduit à l'hôpital du Roi Faysal qu'il quitta le 9 du mois de Ramadan, pour se rendre au sanctuaire de la mosquée sacrée, dans lequel on lui aménagea une chambre près de la porte dite << bâb al 'umra >>. A travers des haut-parleurs, il dispensait quotidiennement des cours et répondait aux questions, mais il ne recevait plus personne. Il réintégra l'hôpital pour y être mis sous assistance médicale. Après une période d'amélioration, son état s'aggrava et il finit par rendre l'âme -qu'ALLAH lui fasse miséricorde-.
Sa mort :
A dix-huit heures, heure de la prière du soir -maghrib-, le mercredi 15 du mois de dhu-l-qi'da (11è mois de l'année arabe) 1421 de l'Hégire, dans l'hôpital du Roi Faysal à Djedda, ALLAH reprit son dépôt et l'âme du shaykh al-'Uthaymîn repartit vers Son Créateur, après une vie pleine de sacrifice qui a duré soixante-quatorze ans et dix-huit jours.